Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Les événements de février 1944 à Seyssel, part sombre de la mémoire collective

Retour en février 1944. Depuis des semaines, un froid intense a pris Seyssel dans un étau de glace. Puis la température s’est adoucie et la neige a commencé à tomber en abondance pendant la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 février. Sent-on venir le drame …

Répression sanglante et fusillades massives

Certains témoins de ces journées tragiques affirment que résistants et adversaires déclarés de la collaboration étaient sur leurs gardes. D’autres pensent que l’ensemble de la population se croyait à l’abri du danger.

« On entendait bien parler de répressions sanglantes, de fusillades massives, de villages brûlés dans le Valromey et en Haute-Savoie, mais on n’y croyait pas vraiment. Cela paraissait bien exagéré. D’ailleurs, était-ce vrai ? En tout cas on pensait que cela n’arriverait pas ici. »

10 personnes abattues, 23 déportées

Et pourtant, jeudi 10 février 1944, au lever du jour, une colonne allemande venant de Bellegarde-sur-Valserine a ratissé Génissiat et Chanay.

Une autre venant de Culoz a rejoint la première à Seyssel, qui sera le centre de toutes les opérations menées dans le secteur.

Dans les deux Seyssels, ce seront quatre jours de chasse à l’homme, de perquisitions et d’interrogatoires, qui ont marqué les esprits.

Allant de maison en maison, les soldats allemands avaient rassemblé la plus grande partie des hommes du village dans la grange à D’Honneur, emplacement actuel de la boulangerie an centre bourg.

Sur quelle base le tri a-t-il été effectué ? Sur l’absence de carte d’identité, ce qui pourrait être vraisemblable pour des jeunes de 19 et 23 ans réfractaires au STO, mais plus incertain pour un homme de 45 ans.

Sur une liste de dénonciations ? Un groupe de Clafordans a été emmené au cours complémentaire de Seyssel, et dans les jours qui ont suivi, certains ont été relâchés, quatre d’entre eux étant maintenus sur place.

En tout, 10 personnes ont été abattues, 23 ont été déportées, dont trois Seysselanes. Ils ne seront seulement que cinq à revenir chez eux.

Une foule nombreuse est venue se recueillir ce dimanche 13 février 2022 matin devant les plaques commémoratives relatant les événements tragiques de février 1944 en présence des Maires et élus des deux rives de Seyssel, des maires de Challonges et Bassy, du sénateur Loïc Hervé, de l’ancien président du Conseil Départemental de la Haute-Savoie Christian Monteil, des conseillers départementaux de L’Ain, Annie Meuriau et Guy Larmanjat, de la présidente du comité local de ONACVG, des Sapeurs Pompiers de Seyssel, du conseil municipal des enfants, des porte-drapeaux du Comité Local de Seyssel du Souvenir Français, des représentants des familles et de la batterie-fanfare La Seysselane assurant une très belle prestation musicale tout au long de cette cérémonie.

Merci à tous d’avoir honoré ce devoir de mémoire.

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