Samedi, le ministre suisse de la santé Alain Berset s’est exprimé dans la presse, en évoquant un futur vaccin et la durée de la pandémie.
Le ministre suisse de la santé Alain Berset estime samedi dans la presse qu’il faudra un vaccin pour venir à bout de la crise sanitaire liée à la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19). Elle « ne sera pas finie à la mi-mai », avertit-il.
« Il serait faux de croire que cette vague épidémique va nous frapper, puis passer et disparaître », a déclaré le chef du Département fédéral de l’intérieur dans un entretien diffusé par « La Liberté » et ses journaux partenaires.
« Les spécialistes disent que le virus va rester. Il faut les écouter. Nous devrons développer un vaccin », a-t-il ajouté, soulignant que cela allait prendre du temps. Il appelle donc à rester « flexible » et « modeste » face à cette situation.
Mais « plus le temps va passer, plus on saura comment répondre à ce virus, comment s’en protéger », assure-t-il. Il note que des moyens simples, comme se laver les mains ou la distanciation sociale, sont déjà efficaces.
Confinement pas exclu
Vendredi, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé près de 1400 nouveaux cas positifs au coronavirus par rapport à la veille, portant le total dans le pays à plus de 12’000 depuis le début de l’épidémie. Selon le classement de l’Université américaine Johns-Hopkins, la Suisse pointe au 9e rang des pays les plus touchés au monde. Environ 200 personnes ont perdu la vie en Suisse des suites de la maladie.
Si la situation devait encore empirer en Suisse, un confinement de la population est possible, à l’instar de la France ou de l’Italie, indique Alain Berset. « C’est une mesure très dure », mais « la Suisse ne l’a jamais exclue ». Mais, selon lui, il est important que la population adhère aux mesures prises et les suit dans la durée. « Ce qui compte, ce ne sont pas les mesures décrétées d’en haut, mais le comportement des gens ».
« Il faut donc une politique cohérente »
La décision du Conseil fédéral de ne pas passer au confinement provoque des réactions à l’étranger, notamment en France, où Loïc Hervé, un sénateur de Haute-Savoie, a contacté la secrétaire française d’Etat chargée des affaires européennes. « Le sujet sera abordé » dans le cadre des discussions bilatérales, affirme-t-il, interrogé par « Le Temps ».
« J’ai l’impression que ce que l’on fait chez nous ne sert à rien si la Suisse ne suit pas, si nos voisins n’appliquent pas les mêmes mesures que les nôtres », estime-t-il, soulignant que Genève est comme « une enclave en France », qui partage 95% de frontière avec le pays hexagonal.
Il rappelle que des dizaines de milliers de frontaliers se rendent chaque jour en Suisse pour travailler. « Il faut donc une politique cohérente ». (ats/nxp)
Voir en ligne : Le Matin