Mercredi 8 janvier 2020, à la demande de la délégation aux droits des femmes, le Sénat a examiné la proposition de résolution pour dénoncer et agir contre les violences faites aux femmes en situation de handicap déposée au Sénat par Annick BILLON, présidente de la délégation, et que j’avais cosignée.
Ce texte s’appuie sur le rapport « Violences, femmes et handicap : dénoncer l’invisible et agir ! » publié le 3 octobre 2019 par la délégation aux droits des femmes. Il alerte sur la particulière vulnérabilité de ces femmes aux violences. En effet, qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, ces violences menacent les femmes en situation de handicap dans tous les aspects de leur quotidien : dans les institutions spécialisées, au domicile, au travail ou dans les transports. Elles peuvent être commises par des professionnels comme par des proches, et concernent tous les âges de la vie.
Par l’adoption de cette résolution, le Sénat :
- appelle à une prise de conscience généralisée des violences, notamment sexuelles, qui menacent les femmes handicapées et à une mobilisation de toute la société contre ce fléau ;
- encourage un changement de regard de l’ensemble de la société et des acteurs de la chaîne judiciaire sur les femmes en situation de handicap, afin que la femme et la citoyenne soient plus visibles que la personne handicapée et que la parole des victimes qui dénoncent des violences soit entendue ;
- rend hommage aux associations qui contribuent à lutter contre ces violences inacceptables en accueillant et en accompagnant les victimes ;
- rappelle que l’autonomie, plus particulièrement économique, des femmes en situation de handicap est une condition de leur protection contre le risque de violences auquel elles sont plus particulièrement exposées, ce qui suppose des efforts significatifs en termes d’accès aux études, aux formations et à l’emploi ;
- plaide pour que les femmes handicapées ne soient pas les oubliées des efforts actuellement envisagés dans le cadre de la Grande cause du quinquennat pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes ;
- suggère que la dimension de l’égalité entre femmes et hommes soit systématiquement intégrée à toutes les politiques du handicap et, inversement, que la dimension du handicap soit prise en compte dans toutes les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes.
Lors de mon intervention en discussion générale, j’ai mis l’accent sur l’effort nécessaire de formation des professionnels, en particulier des forces de police et de justice qui sont les premiers interlocuteurs de toute victime souhaitant déposer plainte. De nombreuses difficultés ont été constatées notamment pour les personnes sourdes et malentendantes, mais également envers les autistes, faute de sensibilisation aux problèmes du handicap.
Par ce texte, je souhaite que la tendance s’inverse favorablement et durablement.
Vidéo de mon intervention