Mon élocution à l’occasion du 80ème anniversaire de la libération de la Vallée de l’Arve :
Monsieur le premier Adjoint au Maire de Marnaz,
Monsieur le Vice-Président du Conseil départemental de la Haute-Savoie,
Monsieur le Maire de Vougy,
Monsieur le premier Adjoint au Maire de Scionzier,
Monsieur le Maire de Morillon,
Mesdames et Messieurs les élus des communes du territoire,
Messieurs les Présidents des Anciens Combattants,
Monsieur le Président de l’ANACR,
Messieurs les porte-drapeaux et Anciens Combattants,
Messieurs les représentants des Sapeurs-Pompiers et de la Gendarmerie nationale,
Je voudrais tout d’abord excuser Madame le Maire Chantal Vannson pour son absence et je tiens aussi à remercier notre premier adjoint Pierre Pery de me donner l’occasion d’évoquer ces jours d’août 1944 qui restent dans notre mémoire collective comme ceux de la Libération de nos communes, de notre vallée et de la Haute-Savoie.
Dans les faits, ce sont tout d’abord les Forces Françaises de l’Intérieur à entrer dans Cluses dans la nuit du 17 au 18 août 1944. Au petit matin, les Allemands délaissent l’école d’Horlogerie et c’est à l’occasion de leur tentative de rallier Annecy que nombreux accrochages vont avoir lieu, à Scionzier et à Marnaz avec des compagnies des Francs-Tireurs et Partisans puis à Vougy avec la compagnie Jaillère de l’Armée Secrète.
Hier, ce matin et cet après-midi, sur les lieux mêmes, là où ils sont tombés, nous honorons les Maquisards auxquels nous devons notre liberté. Nous honorons aussi la mémoire des victimes civiles innocentes.
Le 18 août 1944 fut une journée d’une chaleur écrasante qui se soldera, côté allemand, par une soixantaine de morts et 167 prisonniers. Mais le seul soleil qui brillait était celui de la liberté puisque toute la Haute-Savoie sera libérée le lendemain, jour de reddition de la garnison allemande d’Annecy.
Cette histoire n’est ni petite ni grande. C’est la nôtre et c’est surtout celle de nos braves.
Mais cette guerre ne peut jamais se réduire seulement à une guerre territoriale, comme l’Europe en a tant connues dans son histoire, entre des belligérants respectant les lois de la guerre.
C’est une guerre totale, mondiale, déclenchée par les idéologies fasciste et national-socialiste pour étendre au monde une idéologie complètement opposée aux Lumières et aux droits humains, idéaux pourtant nés en Europe. Les grandes nations du continent allaient quasiment toutes connaitre la même malédiction et la France elle-même allait aussi sombrer.
Pourtant, dès 1940, par la voix du Général de Gaulle et par ses choix, la France Libre allait vivre, à Londres, à Brazzaville ou à Alger. Les mouvements de Résistance, qu’ils furent communistes, qu’ils furent chrétiens, qu’ils furent tout autres, allaient s’unir. C’est l’œuvre de Jean Moulin. Et la Libération de la Haute-Savoie est bien évidemment l’un des fruits de cette unification.
80 ans plus tard, la question n’est plus seulement de savoir ce que chacun d’entre nous aurait fait. Aurions-nous choisi la Résistance ? Aurions-nous choisi la collaboration avec l’occupant aux prix de toute les compromissions ?
Le confort de notre existence comme notre propre ego nous poussent certainement à penser qu’on aurait évidemment préféré Londres à Vichy, alors que la peur, les privations et l’air du temps auraient peut-être eu raison de notre bonne volonté.
Pour moi, la vraie question est de définir les combats et les résistances qui doivent être les nôtres dans notre société d’aujourd’hui, pour préserver la dignité de chaque être humain, pour défendre la justice, pour tout mettre au service du bien le plus précieux qui est la paix.
Pour cela, trois fondamentaux à mes yeux : l’unité nationale, la construction européenne et le multilatéralisme international.
Que le sacrifice des héros de 1944 soit toujours une source d’inspiration pour nous. Ils ont su être au rendez-vous de l’histoire. Honneur à eux.
Vive la République, Vive la France.