Mon cher ami,
Dimanche soir, j’ai pris une position affirmée pour le second tour de l’élection présidentielle.
Tu en as visiblement été surpris. Mais à quoi t’attendais-tu ?
Alors, je veux être clair, très clair avec toi.
Je n’ai pas cherché à me dérober, à me murer dans le silence ni à me réfugier dans l’indifférence. Comme toi, je suis inquiet de la situation dans laquelle le pays se trouve. J’en tire cependant des conclusions inverses aux tiennes.
Ma position est cohérente. Depuis 1998, année de mon engagement en politique comme simple militant, je lutte contre l’extrême-droite (1998, 2002, 2017) pour exactement des raisons de fond qui inspirent tous mes combats : la défense de ta liberté, de ma liberté, de nos libertés.
Comme tu le sais, j’ai combattu le pass sanitaire puis vaccinal. J’ai aussi lutté pour ta liberté vaccinale et celle de tes enfants, alors que je suis moi même vacciné... J’ai essayé, autant que possible, de convaincre mes collègues, mais le combat fut rude et souvent, nous étions trop peu nombreux et nous avons perdu.
Tu sais combien ces combats m’ont demandé d’énergie et de conviction. Mon opiniâtreté a souvent été incomprise, y compris dans ma propre famille de pensée, mais sache que je ne tournerai jamais le dos à ces luttes, y compris dans les mois qui viennent. Je t’en fais le serment.
Si j’admets tout à fait les différences qui peuvent exister, sache que j’attends de toi le même respect en retour. Tu le sais, je suis centriste et modéré. Et je sais donc parfaitement ce que c’est qu’être minoritaire, c’est à dire ne pas avoir le dernier mot dans une décision prise collectivement.
Mon amour de la liberté en général et surtout des libertés publiques n’a jamais été synonyme de haine personnelle contre Emmanuel Macron.
Tu aimes la liberté autant que moi, dont l’exercice est possible dans un pays démocratique, malgré ses imperfections et la grave crise qui l’atteint. Pourtant, avec des millions de Français, vous vous apprêtez, en farandole, à aller voter pour Marine Le Pen, comme solution à tous les maux de notre pays. C’est une illusion.
Alors, je me permets de te demander de ne pas te tromper de combat dimanche 24 avril : la liberté ne sera jamais protégée et les solutions à nos maux ne seront jamais apportées par Marine Le Pen et l’extrême-droite en France.
Nous avons la République en partage, ne l’oublions jamais. Cette réalité nous dépasse et nous oblige.